31 juillet 2019
Salutations !
Un mot pour vous dire, d’abord et avant tout, que ça y est : j’ai fini la réécriture de Rita !
Il ne me reste qu’à relire aujourd’hui, à m’arracher tous les cheveux de la tête, puis à envoyer le texte à Claudy demain matin pour qu’elle en prépare la mise en page standard de l’École.
Je vous le ferai savoir aussitôt qu’il sera disponible.
Vous pouvez cependant tout de suite lui jeter un coup d’œil en cliquant ici — mais sa présentation est différente de celle avec laquelle nous travaillerons (je vous recommande donc de ne pas l’imprimer).
Je vous rappelle que le lundi 19 août, à 14h00, au J-2930, aura lieu ma lecture d’auteur.[1]
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Tant qu’à y être, je vous donne tout de suite quelques notes à propos de cette nouvelle version – conservez ce lien, je vous prie, et revenez-y quand vous aurez l’objet en main.
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L’histoire
Une gang entre en scène pour raconter une histoire sous la direction d’une Cheffe – plus ou moins une cheffe d’orchestre, on verra, je ne suis pas encore définitivement fixé à ce sujet, mais ça s’en vient…
Sous sa direction, donc, la gang va nous raconter un événement théâtral du passé : une représentation d’une adaptation hyper-politisée de Phèdre… qui a mal viré.
Pourquoi est-ce qu’elle a mal viré ? Parce que l’actrice principale, tout à coup, s’est aperçue que cette avenue-là ne permettait absolument pas de parler de ce qu’elle trouvait important dans la pièce. Bien pire, elle a eu en un instant une série de « visions » qui lui ont fait voir que, si le show continuait dans cette direction-là, le personnage qu’elle avait à jouer allait finir par devenir un véritable monstre. Alors elle a tout arrêté.
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La pièce
D’abord, en quoi cette nouvelle version de Rita diffère-t-elle de celle que vous avez déjà pu lire ?
Essentiellement, en une chose : elle comporte de nouveaux passages, importés d’autres de mes pièces. Le matin de la première lecture, en avril dernier, je vous avais déjà présenté Janosh, tiré de La Prière du Renard, je lui ai à présent ajouté encore La Lettre à Gaston elle aussi extraite de la même pièce, ainsi qu’un passage de Krantz (une autre de mes pièces inachevées), un de Bob et un de Ne blâmez jamais les bédouins.
Pourquoi ces ajouts ? Pour deux raisons.
Première raison. Parce que dans les versions précédentes de Rita, Rita affirmait qu’elle était en amour – cette affirmation de sa part est d’ailleurs au cœur de toute la pièce –, mais il me semblait qu’elle ne nous disait pas en quoi pour elle consiste l’amour : pourquoi est-il tellement essentiel que la trahison de lui justifie de se révolter ? De plus, elle s’oppose à l’entreprise prévue par Coryphée II et par Ceux-qui-savent parce qu’elle la trouve nettement trop « militante », trop « guerrière » – et il m’a semblé que cette critique de sa part méritait fort d’être étayée : pourquoi Rita trouve-t-elle donc cette attitude répréhensible ?
Deuxième raison. Je voulais m’assurer que chacune et chacun des interprètes aurait « un bon morceau » à défendre…
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La mise en représentation
Au premier coup d’œil, la partition de la pièce vous paraitra peut-être un peu cryptique. Vous y lirez des indications telles « Espace-Rita », « Espace-Rita-Prologue », voire « Espace-Rita-Vision-Thésée ».
Que je vous explique un peu de quoi il s’agit.
Comme ce que nous avons à raconter est constitué d’allers-retours entre cinq pièces différentes, et que ça risque de rendre la chose un peu compliquée à suivre à la lecture, pour parvenir à se représenter un peu ce qui se passe dans la pièce, il faut l’imaginer dans l’espace.
Représentez-vous donc une grande aire de jeu, que j’appelle l’« Espace-Orchestre ». L’Orchestre en question, c’est toute la bande d’actrices et d’acteurs. L’Espace-Orchestre, c’est donc l’ensemble du terrain de jeu de la gang.
Ce terrain, il se divise en cinq régions, une pour chacune des pièces qui composent le texte : une pour Rita, une pour Krantz, une pour Bob, une pour le Renard et une pour Les bédouins.
L’idée derrière cette géographie, c’est d’établir dès le départ, pour le public, que quand on est dans ce coin-ci de l’aire de jeu c’est de cette pièce-ci qu’on parle, et que quand on joue là-bas c’est de celle-là.
Sauf que ça ne s’arrête pas là.
Parce que la pièce Rita Cournoyer elle-même – je veux dire, avant même qu’on lui ajoute des bouts de mes autres pièces – est déjà compliquée à suivre. Elle met en scène des gens (Chœur et Coryphée) qui viennent nous raconter qu’autrefois une actrice (Rita) s’est rebellée contre la gang avec laquelle elle travaillait (Coryphée II et Chœur de Ceux-qui-savent) parce qu’elle n’était pas d’accord avec leur manière de concevoir le show.
Pourquoi donc, n’était-elle pas d’accord ? Parce qu’elle trouvait que leur militantisme ne permettait pas de rendre justice à ce qu’il y a d’essentiel dans la pièce selon elle. Elle s’en était rendue compte en prenant tout à coup conscience de la présence de son partenaire principal (Sébastien/Hippolyte), ce qui avait déclenché chez elle ni plus ni moins qu’un coup de foudre… suivi de visions. Elle s’était mise à voir ce qui allait se passer dans la pièce si on la réécrivait d’un bout à l’autre dans un pareil esprit d’affrontement… et c’était l’horreur.
À l’intérieur de la région de l’aire de jeu réservée à la pièce Rita Cournoyer, il nous faut donc des zones beaucoup plus précises. J’ai finalement opté pour trois : Prologue, Action et Vision.
« Espace-Rita », c’est l’ensemble de la région réservée à Rita Cournoyer.
Et, dans cette région, « Espace-Rita-Prologue » est réservé aux explications politiques du Chœur-de-ceux-qui-savent et de Coryphée II, à propos de pourquoi ils ont adapté Phèdre comme ils l’ont fait.
La zone « Espace-Rita-Action », quant à elle, est réservée aux bouts de la production de Phèdre comme elle a été jouée dans le temps.
Et « Espace-Rita-Vision » est le lieu des visions qu’a eues Rita au beau milieu de la représentation. Une région encore plus précise d’elle – « Espace-Rita-Vision-Thésée » – permet de montrer ce que l’actrice Rita a imaginé de son affrontement entre la Phèdre de ce show-là et son Thésée.
Graphiquement, ça donne ceci – ce qui ne constitue pas un plan, bien entendu – nous n’en sommes absolument pas encore là – mais un simple schéma de départ pour l’utilisation de l’espace :
1 Espace-Public Ensemble de l’espace disponible
2 Espace-Orchestre Espace de jeu
3 Espace-Rita Où on raconte ce qui s’est passé autrefois
4 Espace-Rita-Prologue Coryphée II / Ceux-qui-savent
5 Espace-Rita-Action Scène de Rita vécues autrefois
6 Espace-Rita-Vision Visions par Rita de moments hypothétiques
………Espace-Rita-Vision-Thésée Visions par Rita de moments avec Thésée
7 Espace-Krantz
8 Espace-Bob
9 Espace-Renard
10 Espace-Bédouins
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Distribution
La distribution des rôles que je vous avais communiquée pour la première lecture reste en vigueur :
LA CHEFFE Laurence
CORYPHÉE Alexis
LE CHŒUR Alexis, Myriam, Melissa, Alice, Laurence
CORYPHÉE II et THÉSÉE (ALDÉRIC) Sam
CHŒUR‑DE‑CEUX‑QUI‑SAVENT Sam, Louis-Phil, Raph, Caroline, Sarah
RITA (MARIE) (PHÈDRE) Myriam (plus Melissa, Alice et Laurence)
HIPPOLYTE (SÉBASTIEN) Louis-Phil
THÉRAMÈNE (IRÉNÉE) Caroline
ŒNONE (PAULINE) Raph
ARICIE (JEANNE) Sarah
ISMÈNE Caroline
ALCIDE Louis-Phil
Les CHUMS à Sébastien Sam, Alexis
À cela s’ajouteront les autres textes (fort copieux), que je n’ai vraiment pas encore eu le temps d’imaginer dans l’espace. Nous en causerons en septembre.
Gardez simplement à l’esprit, lors de votre lecture, que les indications « VOIX », « VOIX I », « VOIX II », et ainsi de suite, que vous rencontrerez à plusieurs endroits ne signifient pas, non, que les textes seraient pré-enregistrés – ils sont bel et bien joués en scène, mais le découpage et l’attribution n’en sont pas encore décidés. Souvenez-vous aussi de ce qu’un texte attribué à « VOIX I » dans une scène n’est pas forcément joué par la même personne que « VOIX I » dans une autre scène : la distribution des Voix reprend à zéro à chaque nouvelle scène.
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Voilà.
C’est tout.
J’espère que vous passez un magnifique été.
TRÈS hâte de vous retrouver.
Et, comme toujours, s’il y a quoi que ce soit qui vous chicote ou vous embête, n’hésitez pas à me faire signe.
Toyo (à l’os) !
RD
[1] À propos de la lecture : https://errancesetsouvenirs.home.blog/2019/06/27/des-nouvelles-de-rita/