(27 au 30 mars 2020)
Bonjour à toutes et à tous !
Ce texte est en 3 parties :
1) Quelle forme pourrait prendre le résultat de ce que nous entreprenons là.
2) Comment organiser le travail.
3) On commence comment.
1 – La forme
Le radio-théâtre
La toute première idée que j’ai eue, dès mercredi matin, avant même d’avoir envoyé mon premier petit mot à Sam, ça a bien entendu été de faire les choses le plus simplement possible.
Autrement dit : de faire un enregistrement « straight » du texte lu – un peu comme si nous avions monté le show, si vous voulez, et avions enregistré la générale.
Le problème – et il est de taille – c’est que de répéter en parallèle, chacun chez soi, pour obtenir un résultat du genre théâtre-à-la-radio, c’est non seulement compliqué mais, à mon sens, presque impossible à réussir de manière satisfaisante.
L’hypothèse Zoom
J’ai donc tenté de voir s’il n’y aurait pas des trucs utilisables pour y arriver. Par le recours à des sites de conférences, par exemple, comme Zoom, où on peut soit ne voir que la personne en train de parler, soit découper l’écran en autant de petits écrans qu’il y a de participants.
Mais la chose pose d’épineux problèmes.
D’abord, parce que, d’après ce que j’ai lu, la version gratuite du service ne permet que des séances de 40 minutes à peu près. Ensuite parce que pour parvenir à une qualité sonore ne serait-ce que passable, il faudrait sans doute que plusieurs d’entre vous s’équipent de ceci ou de cela – et que, sans même parler de la difficulté de se procurer ce qu’il faut dans les conditions actuelles, je ne pense pas que ce soit une bonne idée de débourser. Tentons plutôt de voir ce qui est possible avec ce que nous avons déjà dans les mains.
Peut-être que des séances Zoom pourraient être intéressantes pour avoir des discussions de groupe, mais il m’a d’abord semblé que ce serait trop limité pour servir massivement à l’enregistrement lui-même.
Quoi qu’il en soit, je vous encourage TRÈS fortement à lier connaissance avec le programme, au cas où nous finirions par nous en servir.
D’autant plus que….
Hmmm. Vous verrez un peu plus loin.
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Je ne me risque pas à présumer de votre familiarité avec ce service, voici donc quatre liens YouTube sur le sujet – 2 en français, 2 en anglais. Si vous en dénichez d’autres qui nous apprendraient du nouveau, n’hésitez pas à m’en faire part pour que je diffuse les adresses, ou à les partager directement – ici ou dans le cadre de notre Discussion sur Messenger.
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L’hypothèse Camus
Comme la porte marquée « Zoom » me semblait fermée, j’ai alors examiné une deuxième possibilité, que j’appellerais « l’hypothèse Camus ».
Hein ? Quoi ?
Mais qu’est-ce que Camus vient faire là-dedans ?!
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Ceci.
Voici un texte que j’ai republié sur Facebook à la fin de janvier de cette année, pour accompagner le lien vidéo qui suit :
« LA FOIS QUE… J’AI DONNÉ LA RÉPLIQUE À ALBERT CAMUS ».
J’ai déjà publié ce lien deux fois — d’abord en juin 2017 puis en 2019 –, mais on m’en parle assez souvent pour qu’il me semble valoir la peine de le reprendre encore un coup.
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Il s’agit d’un court extrait d’une émission-pilote de deux heures diffusée à la première chaine de la radio de la SRC en mai 1989. Je l’avais conçue et écrite, et la co-animais avec Michel Keable.
Le projet s’intitulait « Les Mots ».
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En la préparant, il est inimaginable pour moi que l’émission ne comprenne pas au moins un passage de Camus – une émission sur les mots du XXième siècle sans quelques-uns des siens, ce serait un non-sens.
Je sais même dès le départ, dès la rédaction de mes premiers brouillons de scénario, précisément lesquels je veux.
Parmi eux : la scène, dans Caligula, entre l’empereur et Hélicon.
Je sais tout aussi précisément dans quel enregistrement je la veux, cette scène : celui, bien entendu, dans lequel Gérard Philippe – qui a créé le rôle au théâtre – interprète Caligula.
Du temps que j’étudiais à l’École Nationale de Théâtre, j’ai écouté le disque je ne sais combien de fois, bouleversé à chaque coup. Il me semble même que j’ai profité plus tard du fait qu’à présent j’enseignais de-ci de-là à l’École pour emprunter le coffret une fois ou deux.
Au moment de préparer le pilote, je suis tellement certain qu’un album aussi important DOIT se trouver sur les tablettes de la discothèque de Radio-Can qu’en dressant la liste du matériel à retracer, je le mets tout en bas.
Un jour, alors que nous touchons presque au terme du travail, j’arrive en studio et vois tout de suite que Danielle, la réalisatrice, a posé devant elle un gros coffret rouge sombre.
Dès les salutations d’usage échangées, elle me lance tout bas, en tapotant l’album du bout des doigts : « J’ai une très mauvaise nouvelle. Et puis j’en ai une très bonne. »
J’attends.
Elle s’explique : « Nous n’avons pas l’enregistrement avec Gérard Philippe. »
« Ah, baptême… c’est pas vrai… », fais-je en moi-même – découragé net. En une fraction de seconde, c’est comme si l’invité d’honneur à un souper que vous préparez depuis trois mois venait de se décommander à la dernière minute.
« Mais nous avons… ça »… dit-elle en soulevant le coffret et en me le tendant.
Ce sont des passages entiers de l’œuvre de Camus.
Lus par lui-même.
Wow… c’est un trésor magnifique, mais…
« Oui, reprend Danielle, qui a déjà deviné la question que je suis sur le point de poser, la scène avec Hélicon y est. »
Elle fait signe au technicien, et aussitôt la voix de Camus remplit la cabine.
Camus lit… les deux rôles.
Nous écoutons la scène une fois, trois, cinq, sept.
Quelque chose cloche, à mes oreilles. C’est formidable d’avoir Camus, c’est même extrêmement émouvant, bien entendu, mais si nous utilisons cette version, le fait qu’il se réponde à lui-même produira dans l’émission un effet étrange, un effet de monologue qui me semble fâcheux. Comment diable pourrions-nous…
Et pop, il me vient une idée de fou.
Je demande au technicien de faire une copie de la scène et d’ensuite couper, sauf les toutes premières fois, les appels de personnage [« Hélicon – » et « Caligula – », que Camus répète à chacune des répliques] et aussi les réponses que fait Hélicon à Caligula – mais en laissant un blanc de la même durée que les réponses interprétées par Camus.
La chose ne lui prend qu’un moment.
Nous écoutons le résultat.
Voici Camus interprétant uniquement l’empereur.
Ne manquent que les interventions du poète.
Nous l’écoutons je ne sais combien de fois, pour que je puisse totalement m’imprégner du rythme.
Puis je traverse en studio et fais signe qu’on envoie l’enregistrement dans mon casque.
Me connaissant, je sais que d’y aller par « couches », que de faire un essai, d’arrêter, d’écouter, de reprendre en corrigeant, un coup par-ci un coup par-là, serait du temps perdu. Je ne suis à bon à rien, en termes techniques – il me manque ce gène-là. Pour moi, tout est affaire de rythme : il faut « pogner » la vague, et c’est tout.
Alors je demande à ce qu’on m’envoie dans les écouteurs les phrases de Caligula… cinq… dix… douze fois, sans faire la moindre pause entre les reprises – et quand je serai prêt je « rentrerai » mes réponses sur les blancs.
Go !
Nous faisons une, trois, cinq prises…
Et tout à coup, je m’aperçois… que j’imagine Camus devant moi. Il vient de surgir ! Pas comme s’il y était vraiment, non – fou, mais pas à ce point-là, quand même ! –, comme s’il était en studio à Paris, et que nous enregistrions en duplex.
Je chavire complètement. Et me mets à répondre non plus à une voix fixée pour l’éternité, mais à l’auteur de ce chef-d’œuvre.
J’ai ‘impression de mesurer… trois pouces de haut.
Je vais en avoir pour deux ou trois heures, ensuite, à avoir son visage imprimé au fond de mes rétines. Aussi vivant que si je l’avais connu.
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Le résultat avait l’air de ça :
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Adopter l’hypothèse Camus, ça consisterait donc à fonctionner de la même manière :
Le texte est déjà découpé en blocs…
… alors servons-nous-en.
Disons que nous enregistrons le bloc X : je détermine quelle voix y est « de base », laquelle donne le ton. Et l’interprète (pour le moment en tout cas, plus tard nous aviserons, conservons la distribution des rôles qui avait été proposée en août dernier) l’enregistre, en laissant des silences pour les répliques qui ne sont pas les siennes – de toute manière, ces silences, je pourrai ensuite les allonger ou les raccourcir au montage.
Une fois que nous avons notre toile de fond, nous « rentrons » les répliques des autres personnages – comme nous avions fait à Radio-Can avec Camus.
Ça me semble tout à fait faisable, et ça pourrait être très tripant à faire, sauf que…
En creusant l’idée, il m’en est venu une autre, que j’appelle pour l’instant, faute de mieux…
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L’hypothèse all-dressed
Celle-ci m’est donc venue en creusant un peu ce que pourrait donner l’hypothèse Camus.
Je me suis dit : « Comme de toute manière il va lui falloir laisser des temps pour les répliques des autres personnages, pourquoi la personne qui, dans le Bloc X, va faire la toile de fond avec le personnage ZZ n’enregistrerait pas… tous les autres aussi ? À voix plus basse… presque sur le souffle… en prenant bien son temps…
Et c’est comme ça qu’a commencé à m’apparaître, donc, l’hypothèse all-dressed.
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Avec elle, tout le monde enregistrerait tout !
Mais en prenant bien son temps, et en mettant bien sûr un poil plus de volume pour son personnage désigné.
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Il n’est sans doute pas envisageable que, dans le résultat final, tout le monde parle tout le temps… mais ça me donnerait en tout cas un « stock d’interprétations » (‘scusez la crudité de l’image) qui permettrait beaucoup de choses. Des chœurs – des petits, des grands, des effets d’échos de voix… ce serait formidable.
En plus, cette hypothèse permettrait une bonne souplesse : nous pourrions isoler des moments prometteurs et les reprendre ou les retravailler à volonté.
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Jusqu’ici…
… nous avons donc déjà 3 possibilités entre lesquelles choisir.
Une version Zoom : tout le monde est à l’écran et lit… comme si nous étions en salle de répet virtuelle. La qualité du son ne serait sans doute pas terrible et il faudrait que nous soyons très disciplinés, parce que quelqu’un qui éternuerait ou échapperait sa tasse de café pendant qu’un autre lit risquerait de s’attirer des regards assassins… mais ça vaudrait peut-être bien le coup d’au moins essayer. Ne serait-ce que pour quelques moments.
Une version Camus : plus près du radio-théâtre. On déplie une toile de fond reposant sur le personnage central du bloc, puis on complète avec les autres voix présentes.
Une version all-dressed : nous aurions alors en stock tous les personnages, chacun fait par tout le monde. Et nous pourrions jouer avec les volumes, les effets de chœur, et tout.
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C’est en pensant à ce choix que j’ai commencé à me dire…
Non, je ne vous le dis pas tout de suite.
Je dois d’abord vous préciser autre chose.
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L’hypothèse faux-blogue
Ces trois premières hypothèses, à mes yeux, ont, individuellement et collectivement, de très grandes qualités, mais elles ont aussi toutes un défaut commun : telles que je les concevais au départ en tous cas, elles étaient toutes trop uniquement… théâtrales. Ou, si vous préférez : aucune ne tenait vraiment compte du fait que finalement, Rita, ce n’est pas à la scène que nous la faisons.
Ces versions hypothétiques manquent toutes de ce « creux-de-l’oreille » qui est une des grandes forces du travail sonore. Nous priver de lui serait de la démence, me semblait-il.
C’est alors que je me suis dit : « Ah ! Mon faux-blogue ! »
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Bon, alors ici… il faut que je vous explique un petit quelque chose.
Respirez par le nez, je vais tâcher d’y aller le plus rondement possible…
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Après mon départ de l’École, en septembre, mon automne était loin d’être fini. En fait, il n’était même pas vraiment commencé.
Trois semaines plus tard à peine allait se produire dans ma vie un incident totalement inattendu, qui m’a fait l’effet d’une véritable bombe – c’est à peine une image.
Je ne veux absolument pas entrer dans les détails, mais certains d’entre eux, presque impersonnels, sont nécessaires pour que vous compreniez au moins un peu ce qui va suivre ici.
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Pour dire la chose en deux mots : j’ai vécu un coup de foudre comme jamais peut-être dans ma vie (et pourtant, à ce chapitre… j’ai des kilomètres au compteur – croyez-moi !).
Qu’est-ce qui s’est passé ?
Tout bonnement, un jeune homme, pour lequel j’avais déjà beaucoup d’affection, mais strictement amicale, m’a un soir, de but en blanc, invité à ce que rentrions ensemble.
J’ai été totalement estomaqué… bouleversé à l’instant même… mais j’ai dit non.
Sauf que… je ne voulais pas que mon refus détruise quoi que ce soit entre nous, parce que j’ai énormément de respect et d’affection pour cette personne – mon « non » a donc été le plus délicat possible.
Ce n’est qu’en rentrant chez moi ce soir-là, puis au cours des jours suivants, que je me suis rendu compte que j’étais totalement cul par-dessus tête – que sa demande avait d’un coup sec rouvert en moi des portes que je croyais fermées, verrouillées à jamais : depuis 20 ans, j’ai décidé que je ne tomberais plus jamais en amour. Mais là… la force de qui se passait était… de l’ordre d’un tsunami.
Je lui ai envoyé un mot quelques jours plus tard, pour tenter d’apprendre où il en était de son côté. Et il m’a répondu… par une chanson d’amour !
Ce qui, vous l’imaginez facilement, a achevé de me transformer en balle de bolo.
Sauf qu’après ça… silence… plus un mot de sa part ! Zouf ! Néant !
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Je vous fais une histoire très courte : ça a été l’enfer.
Et cet enfer, il m’imposait de répondre à une question : comment le traverser ?
Elle était d’autant plus déchirante, la question, que dès le départ une option était pour moi totalement exclue : me mettre à détester le gars en question.
C’est pourtant l’option la plus courante, je crois bien, dans les histoires d’amour qui tournent mal : on se met à haïr ce qu’on a aimé. En psycho, ils appellent ça « réduction de la dissonance ». Mais cette porte de sortie m’était interdite, parce que ce qui est au cœur du garçon en cause et qui me faisait l’aimer… il n’était pas question que je jette ça aux vidanges.
Donc ?
Donc, il fallait que j’apprenne à vivre avec.
Mais comment on fait ça, saint sacrebleu ?!
En inventant un fantôme ! En me créant un « ami imaginaire » qui serait lui – et avec qui je pourrais discuter de l’effet qu’il me faisait – lequel effet était d’une profondeur presque hallucinante.
Non. Réflexion faire, biffez le “presque”, dans la phrase d’au-dessus.
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À tout cela s’ajoutaient d’autres questions encore que faisait jaillir la tempête que je traversais : sur l’écriture, sur le fait de vieillir, sur ce que j’ai ou pas fait de ma vie… Un véritable ouragan, que je vous dis…
Pour me laisser des traces et pouvoir plus tard, quand les choses se seraient calmées, revenir sur tout ce qui se passait là en même temps, je me suis mis à enregistrer des vidéos destinés à ce que j’ai appelé un « faux-blogue ».
Je vous mets plus bas le lien vers la page à partir de laquelle vous pouvez accéder aux trois vidéos que ça a donné.
Ils auront un jour une suite en plusieurs volets… elle est déjà écrite mais je n’ai pas encore eu le temps de les enregistrer (et leur ton devient petit à petit passablement différent de celui des premiers enregistrements). Chose certaine, m’astreindre à faire ces clips a très largement, bien au-delà de mes espérances, porté les fruits escomptés – je vous conterai ça un beau jour, si ça vous tente.
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C’est aussi durant cette période que j’ai écrit une nouvelle pièce, en une semaine pile. J’en parle un peu, ici :
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Les voix « creux-de-l’oreille », donc, les trois vidéos du faux-blogue vous donneront un aperçu assez clair de ce que j’entends par elles.
Vous n’êtes pas absolument obligés de les écouter, les vidéos, mais si ça vous dit, à eux trois ils font moins d’une heure au total.
Si vous y allez, rappelez-vous que ce n’est pas d’abord pour le contenu que je vous envoie les liens, mais pour la forme que l’aspect sonore a fini par atteindre et que je voulais développer encore par la suite.
À ce titre, le plus intéressant est le troisième, pour la forme, justement, qu’il prend à certains moments. Pas seulement au plan sonore, d’ailleurs, mais aussi, par moments, dans sa deuxième partie, dans le lien entre texte parlé et texte à l’écran.
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(Et… pendant que j’y pense, histoire d’être le plus clair possible, juste au cas où la question vous traverserait l’esprit : non, la personne qui m’a inspiré le fantôme dont il est question n’est pas l’un d’entre vous… Remerciez Vishnou…)
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Les trois vidéos, ils sont là :
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Revenons
Il m’a donc semblé très tôt, dès mercredi matin, que le ton « creux-de-l’oreille » est incontournable dans Rita.
Mais certainement pas tout le long. Au pif, je dirais qu’il l’est surtout pour la Narratrice. Et sans doute aussi pour « Ahmed ».
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Autrement dit : le ton creux-de-l’oreille est celui auquel il nous faudra sans doute… aboutir.
Ce qui signifie que…
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On mélange, et on brasse
… au plan sonore…
… nous aurons sans doute recours, à tour de rôle, à tous les univers que je viens d’évoquer : Zoom, Camus, all-dressed et creux-de-l’oreille.
On commence avec une répétition sur le mode théâtral… petit à petit les voix s’étoffent, se précisent… l’auditeur entre dans le récit… et à partir d’un certain point les personnages s’adressent directement à nous, auditeurs.
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… au plan visuel…
… nous pouvons suivre à la fois la gang dans son ensemble, qui lit, qui travaille… puis à mesure que les personnages se dessinent, se mettent à découper les différents mondes de la pièce (Krantz, Prière du Renard, Rita, Bob, etc).
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Comme si le « show sonore » était un lent travelling avant, puis un gros plan, sur les enjeux dont parle la pièce dans son ensemble.
(Il n’est pas interdit de penser que j’ajouterai éventuellement un Narrateur ou une autre Narratrice… nous verrons si c’est nécessaire.)
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Voilà, c’est là que j’en suis
Je suis convaincu qu’au fil du travail il y aura des adaptations et des changements de cap, mais nous avons en tout cas une proposition de départ.
2 – Le travail
Quel que soit le style de jeu que nous adopterons ici ou là, il est très clair que tous poseront les deux mêmes nécessités :
- Précision de la lecture.
- Précision du rythme.
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En ce qui a trait au rythme :
Que ce soit pour les all-dressed ou pour les Camus, il va être essentiel 1) que nous développions un langage commun, pour pouvoir nous comprendre, et 2) que vous vous appliquiez à le contrôler le mieux possible.
Selon les difficultés de chacune/chacun, je pourrai imaginer d’autres exercices, mais commençons par ceux que nous avons déjà et voyons s’ils font la job.
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Je vous recommande commencer dès maintenant à faire, quelques fois par jour, l’exercice de ralentissement du tempo.
Partez de la version enregistrée par Alice, ici…
… et exercez-vous à tenir chacun des cinq avant de passer à l’autre. Plus le tempo est lent et plus je vous suggère de le répéter souvent.
Arrêtez-vous de temps en temps de faire ce que vous êtes en train de faire… la vaisselle, passer la moppe… et essayez de faire… le tempo 4, disons…
Puis ouvrez le fichier et vérifiez si vous colliez ou pas.
Ce n’est pas un concours, c’est un jeu : pour ceux/celles qui ont déjà vu le premier Karaté Kid, le plus ancien, c’est l’équivalent de repeindre la clôture ou d’enlever votre coupe-vent…
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En ce qui a trait à la précision de lecture :
Souvenez-vous de nos toutes premières rencontres, quand vous étiez en deuxième année ! Brrrr…
Ouvrez le texte de Rita au hasard, et lisez !
Lentement.
À froid ! N’essayez pas de jouer ! Lisez, c’est tout.
En décryptant les points. Les virgules. En respirant. En attaquant bien dès la première syllabe de CHACUNE des phrases !
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Retournez lire attentivement ceci – et réécoutez les exemples :
3 – Pour commencer…
Liste des choses à faire
- Relire « Notes pour un cours de Jeu »
- Relire la pièce. Parfois au complet, parfois par bouts et dans le désordre.
- Se faire des séances solo de lecture-solfège – fréquentes : points, virgules, etc…
- Faire des exercices de tempo : ralentir. Prendre conscience de son tempo, puis apprendre à jouer avec lui. Visez à être… les plus lents, les plus calmes possibles, mais sans pour autant traîner les pieds (sans étirer les syllabes).
- Explorer un peu le service Zoom — pour s’en faire à l’avance une idée, ce qui nous permettra de sauver du temps et d’épargner bien des tâtonnements, en cas de besoin.
- Je pense qu’il y a de fortes probabilités pour que des photos de vous puissent être utiles, éventuellement – si vous en avez dans vos cell ou vos ordinos, ou si vous en avez en dur et que vous pouvez les scanner ou les photographier, commencez à les mettre dans un dossier à part, où vous pourrez rapidement les retrouver sans que ça prenne une semaine, si le besoin se manifeste. Pas des photos de casting, des photos dans la vie. Nous en reparlerons. Et cette demande concerne aussi J-P et Varnen.
- Ce serait bien si quelqu’un se portait volontaire pour réunir le plus d’infos possible sur ce à quoi vous avez accès en fait d’équipement : qui a un cell et/ou un ordino ? Dans le cas des cell : quelle sorte, quel modèle ? Avec micro ? Avec caméra ? Du même coup, si vous avez de l’expérience ou de la facilité avec tel ou tel programme, ce serait bien d’en avoir une liste, au cas où… Choisissez un/une volontaire entre vous, qui se chargera de colliger ces infos et de me les transmettre… dans une semaine, mettons.
- Regarder/ écouter le faux-blogue – au moins le troisième vidéo, intitulé « dire » — pour que nous parlions, au moins un peu, de la même chose quand je dis « creux-de-l’oreille ».
Enfin…
- Je vous demanderais d’enregistrer chacun/chacune deux versions d’un même passage de 5 à 10 lignes que vous choisirez dans la pièce. Une version sur un tempo, une sur un autre (mais pas des tempos trop voisins : ce sera sans doute plus simple pour vous de les tenir s’ils ne sont pas trop proches parents). Le plus rapide en premier. Et je vous recommanderais d’éviter le tempo no. 1, le plus rapide — celui-là, je sais d’expérience qu’il vous vient assez facilement…
- Pour les consignes d’enregistrement, allez relire ce que j’ai écrit à Alice dans la discussion Messenger, au sujet de l’enregistrement des Tempos. Ou demandez-lui comment elle a placé son cell pour sa 2e prise, elle était fort bonne (sauf peut-être… un poil plus de volume?)
- J’aimerais bien recevoir ces 18 fichiers… jeudi matin, genre ? ou vendredi ? Parlez-vous-en et dites-moi ce que vous préférez. — Moi, d’’ici là, je vais en profiter pour travailler fort à finaliser autant que je le pourrai d’autres choses dont je dois m’occuper. Pour avoir ensuite la tête la plus libre possible pour vous et pour Rita.
Je vais aussi compléter la page « Tempo » : dès que j’aurai un peu de temps, je compte faire 5 fichiers différents, un par tempo, dans lequel la boucle se répétera 15 ou 20 fois – comme ça ce sera plus simple pour vous de vous entraîner à en tenir un.
- Si quelqu’un parmi vous a déjà touché au montage sono et pense qu’il/elle pourrait s’essayer… qu’il/elle y aille fort. Sono seulement. Je pourrai m’occuper ensuite de la transformation en vidéo – ce n’est pas ça qui est long, mais le découpage et la copie.
Oh, et puis…
- Est-ce qu’il y aurait un/volontaire pour fouiller un peu le net et chercher tout ce qu’il y a de disponible au sujet de l’appui financier que nous pourrions aller chercher ? (La brillante intervention de Laurence à ce sujet se trouve presque au début de notre groupe de Discussion Messenger.)
*
Voilà…
… c’est ça qui est ça…
Des questions ?
Des commentaires ? (oui, oui, allez-y !)
N’hésitez pas.
Toyo !
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Il n’est pas clair pour moi sous quelle forme sera enregistré le résultat final. Audio? Vidéo? Diffusable à la radio? À la télé? Sur le Web?
Quel est le délai pour finir l’enregistrement? Si le confinement prend fin…
L’enregistrement, chacun le fait sur son téléphone ou sur son ordinateur? La qualité serait suffisante?
Vidéo, mais j’hésite à employer le mot pour ne pas donner l’impression que ce serait filmé.
On enregistre sono… on fait le montage… et ensuite on ajoute les images.
Diffusion Web.
Enregistrements à partir de cells ou d’ordis, oui. Nous n’avons pas le choix : nous devons nous arranger avec les moyens du bord.
Quand aux autres paramètres… comme l’échéancier, nous pourrons (devrons) les établir un peu plu tard, quand nous aurons une idée de la vitesse d’avancée. À ce moment-ci, ce serait inutile — ce ne pourrait être qu’arbitraire. L’urgence première, me semble-t-il, c’est de commencer, pour pouvoir justement évaluer, entre autres, le temps nécessaire.
L’important, c’est d’enregistrer le son. Ensuite, une fois que le son est “canné”… le montage peut se faire à un bon rythme.
Entendu.