Hé ho, les gens de cinéma… ! (2/2)
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Toutes les notes sont de 2017.
[01] “Paix aux hommes de bonne volonté » – Chat échaudé craint l’eau froide, alors je ne prends pas de chance et je le précise : c’est du latin. Une langue morte très populaire en Europe, longtemps avant la naissance de Tino Rossi.
[02] Pour ceux que le sujet intéresse, il existe des archives passionnantes des négociations qui, après la victoire de Franco et le déclenchement de la 2e Guerre mondiale, auront lieu à bord d’un train, sur la frontière franco-espagnole, entre Hitler et le Caudillo (titre que se donne Franco) – Mussolini faisant office d’entremetteur.
À la pointe sud de l’Espagne…
… se trouve le rocher de Gibraltar, où sont établis une importante base navale et aérienne et une forteresse anglaises qui permettent aux Alliés de contrôler l’accès occidental à la Méditerranée.
Le rocher est imprenable par la mer, aussi, pour pouvoir l’attaquer à revers et faire sauter ce verrou, Hitler souhaite-t-il obtenir de Franco la permission de faire traverser par ses armées le territoire espagnol.
Mais Franco hésite très sérieusement : s’il prend trop ouvertement le parti de l’Axe, les Alliés vont empêcher son approvisionnement massif en bouffe à l’étranger, ce qui provoquerait sans l’ombre d’un doute dans la péninsule des troubles extrêmement graves et pourrait fort bien résulter en une reprise de la guerre civile – de laquelle, cette fois, les Alliés se mêleraient vraisemblablement. Or, ces importations de bouffe sont essentielles pour l’Espagne étant donné l’état de dévastation de son agriculture après la Guerre civile et, comme elles proviennent en très grande partie du Canada (lequel fait partie du camp Allié, et qui en interdirait donc immédiatement l’accès) et d’Argentine (dont les convois transatlantiques seraient faciles à intercepter), Franco est bien conscient de ce que se montrer trop ouvertement copain avec l’Allemagne et l’Italie risquerait fort d’équivaloir à un suicide. Pour accéder à la demande du Führer, il exige donc que l’Allemagne lui garantisse d’abord des envois massifs de nourriture – promesse qu’Hitler n’est absolument pas en mesure de faire.
La demande des Allemands se pète donc le nez au fond d’un cul-de-sac. Et Hitler se répand en injures à l’égard de Franco : « Le tabarnak ! On y donne le pouvoir, sacrament, pis à la première occasion, calvaire, y nous chie dans ‘es mains ! » (Traduction libre – mais je suis certain qu’en allemand, ça devait très bien sonner.) – Voir le site du Avalon Project de la Yale Law School : http ://avalon.law.yale.edu/subject_menus/spmenu.asp.
[03] Mark Zuehlke, The Gallant Cause, Whitecap Books, Vancouver/Toronto, 1996, 282 p., p. 43 – Voir aussi : Ted Allan et Sydney Gordon, The scalpel, the sword : The story of doctor Norman Bethune, Monthly Review Press, New York et Londres, 1973, 324 p.
[04] Zuehlke, op. cit., p. 46.
[05] Voir : http://social-ethos.com/mac-pap-article/ et http://www.web.net/~macpap/monuments.htm
[06] Jean Hamelin et Nicole Gagnon, Histoire du catholicisme québécois, Volume III – XXe siècle, Tome I, Boréal Express, Montréal, 1984, 507 p, p. 382 – À noter : Le texte de Bernard Dionne cité par Caroline Désy et dont nous parlerons dans un instant, donne, lui, le chiffre de « 6 % » des effectifs des Mac-Pap comme étant d’origine québécoise – ce qui donnerait entre 70 et 90. Malheureusement, n’ayant pas pu retracer le texte en question, je ne sais pas par quels moyens l’auteur parvient à ce chiffre.
[07] Caroline Désy, Si loin, si proche – La Guerre civile espagnole et le Québec des années trente, Québec, Les Presses de l’Université Laval, 2003. Voir : Celat – Presses de l’Université Laval : http://www.celat.ulaval.ca/recherches-2/publications/ouvrages-hors-collection-du-celat/si-loin-si-proche-la-guerre-civile-espagnole-et-le-quebec-des-annees-trente/ et http://www.renaud-bray.com/Livres_Produit.aspx?id=548993&def=Si+loin%2C+si+proche%2CDESY%2C+CAROLINE%2C9782763780528
[08] Bernard Dionne, Los Canadienses et la guerre d’Espagne (1936-1939) : No Pasaran !, Bulletin de l’APHCQ, vol. 7, n o 2, décembre 2000, p. 12-15 et 22. – APHCQ : Association des professeurs d’histoire des collèges du Québec.
[09] Sur le site de l’APHCQ, le vol 7 no 2 est manquant… et je ne trouve nulle part ailleurs non plus.
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