Notes pour un cours de Jeu

 

Le point

 

On rencontre souvent au théâtre – et même déjà dans les écoles où on l’enseigne – une croyance, riche en conséquences de tous ordres, étrange à plus d’un titre et qui repose sur un raisonnement réputé fondé qui pourrait s’énoncer ainsi :

 

1) Puisque tout le monde (ou presque) parle, ce doit bien être que tout le monde sait comment.

2) Comme l’acteur-actrice est du monde, et qu’il-elle parle aussi… il-elle sait donc nécessairement autant que les autres comment le faire.

3) À compter de la fin de l’enfance à peu près, c’est-à-dire avant même d’avoir commencé à étudier vraiment “tout le reste”, l’acteur-actrice à venir sait donc déjà parler – comme tout le monde.

4) De quoi il découle que le jour où il-elle pose le pied dans une école de théâtre, il-elle n’a absolument pas besoin de l’apprendre.

CQFD : Apprendre à jouer, c’est apprendre à bâtir sur la base de ce que tout le monde connait déjà parfaitement dès le départ.

*

 

Ce raisonnement est formidable.

Mais erroné de bout en bout.

Pourquoi ?

Parce que sa clé de voûte est fausse :

Non, tout le monde ne sait pas parler.

Oh, assez pour parvenir à se faire comprendre grosso modo dans la vie courante (au moins à l’occasion) ? Sans doute.

Mais suffisamment pour faire passer à sa juste valeur un discours construit et peaufiné, dense et ciselé, économique et réfléchi comme peut l’être un poème ou un texte dramatique ? Certainement pas.

*

 

Parler…

… je veux dire avoir acquis la maîtrise de l’expression orale…

… ça a l’air facile.

Mais ce ne l’est pas.

Et, même, pas du tout.

Pas davantage en tout cas que de jouer un Nocturne de Chopin.

Seulement voilà, les musiciens en cours de formation, eux, ont sur les futurs acteurs le très net avantage de ne pas être sortis du ventre de leur mère accompagnés d’un Steinway, pas plus, me dit-on, que Michel-Ange n’est venu au monde assis sur un bloc de marbre – on ne s’attend donc pas d’eux à ce qu’ils aient appris par osmose les fondements de leur art.

*

 

Le raisonnement reposant sur « Tout le monde sait parler » est faussé dès la source.

Or, construire sur une base molle a peu de chances de permettre l’érection d’un édifice stable.

Ergo ?

Il est fort probable qu’un jeune acteur ou une jeune actrice, ne sache pas, non, ne sache pas parler – pas au sens, en tout cas, où l’on parle sur une scène devant 50, 100, ou 1500 personnes, à exposer les méandres, les contradictions et les déchirements de l’âme d’un roi écossais médiéval qui a usurpé la couronne qu’il porte, ou à tenter de mettre en mots ce qui nous a poussé à mettre à mort le cœur de notre propre vie.

*

 

Une première difficulté particulière que l’on rencontre si l’on tente d’énoncer une position à ce sujet, tient au fait que ces jeunes acteurs croient, donc, savoir parler.

Il ne m’est en tout cas jamais arrivé d’en rencontrer un qui m’aurait lancé : “Mais parler… ça marche comment ?! Comment on s’y prend, pour… pour… pour jouer la partition qu’est un texte ?”

Personne ne s’attendrait à ce qu’un pianiste, dès la première lecture d’une oeuvre, se mette à l’interpréter. Il faut d’abord l’avoir lue (et, même, relue souvent, et décortiquée), avant de songer à en dégager les lignes de force.

Mais comment faire l’équivalent de ça au théâtre ? Qu’est-ce que c’est que lire un texte, le déchiffrer, par opposition à l’interpréter ? On part de quoi ?!

Il y a son propos, bien entendu, au texte, et lui, en en relisant attentivement les paragraphes plusieurs fois, on peut commencer à s’en faire une idée.

Mais la forme que l’on doit choisir pour l’énoncer le plus clairement possible, pour lui rendre justice, on la détermine ou la découvre comment ? De quels matériaux dispose-t-on pour y parvenir ? Le ton que l’on donnera à sa déclamation influera bien entendu profondément le propos. Mais comment s’y prendre pour d’abord “étudier”, pour “jouer” uniquement la partition d’un texte, je veux dire la partition elle-même : pas son sens, pas ses punchs, pas son climax, mais sa musique fondamentale ? La musique qui non seulement porte le sens, mais en est même la chair ?

Parce que ce sens dont est porteur le texte, que l’on en soit ou pas conscient, n’est pas donné a priori. Tout au contraire… il se construit. Il se révèle. Il n’est pas un objet fixe que l’on pourrait attraper à deux mains, mais un parcours : c’est en avançant dans le texte qu’il se met à apparaître. Mais ce chemin sur lequel on pose un pied devant l’autre, il est fait de quoi ?!

Si j’en crois ce que j’ai si souvent constaté en salles de répétitions, sur les scènes ou en salles de classe, cette question serait à toutes fins utiles sans objet.

*

 

Une deuxième difficulté importante tient à ce que le théâtre qui est présenté chez nous en est fort souvent un qui se présente comme étant “d’émotions”, c’est-à-dire que son but serait d’abord et avant tout de faire ressentir des choses aux spectateurs – des émotions aussi fortes que possible.

Bon. C’est sans doute un objectif tout à fait louable.

Mais ce n’est en tout cas pas le seul qui puisse se concevoir.

Le théâtre peut aussi fort bien viser à susciter des pensées, par exemple, des questions.

Mais quoi qu’il soit, avant d’être d’émotion, d’information, d’introspection ou de dénonciation, un théâtre énonce. Et, souvent, sur la base d’un texte qui est dit en scène.

*

 

S’il est considéré comme allant de soi que le seul but visé par le théâtre est de faire ressentir des émotions à ceux-celles qui l’entendent, sa construction n’aura d’intérêt qu’à titre de “porteur” : ce n’est pas lui qui importe, pas vraiment, mais ce qu’il permet de susciter.

On se retrouvera alors, lors des premières lectures, avec des interprètes qui lisent les mots, bien entendu, mais qui ne lisent pas “le texte”. Ce qu’ils sont en train de déchiffrer, c’est – déjà ! – l’émotion qui se dégage ou pas de “ça”. Autrement dit : les œufs, le sucre et la farine n’ont à peu près aucun intérêt, ce qu’on veut c’est immédiatement l’image du gâteau auquel on va bien pouvoir aboutir.

 

À présent, faisons se rencontrer ces deux aspects – “Lire et dire un texte ça n’a pas à s’apprendre, puisque tout le monde le sait déjà” et “L’important, ce n’est pas le texte mais ce qu’il nous permet de faire ressentir” –, et nous nous retrouvons avec un théâtre où le texte n’est qu’un accessoire, interchangeable à l’infini. Il ne dit rien – n’importe que ce à quoi on le fera servir.

*

 

Dans un tel contexte, est-il vraiment surprenant que les auteurs se sentent si souvent comme la cinquième roue du carrosse ?

***

 

Si vous demandez aux gens autour de vous ce qu’est la composante essentielle du discours, de tout discours, il y a de bonnes chances pour que nombre d’entre eux, aussitôt mentionné le MOT, puisse identifier la PHRASE, laquelle est découpée par des virgules voire par des points-virgules – qui sont des super-virgules –, et qui se termine par un point.

Autrement dit, si les mots sont les atomes et les propositions les molécules du discours, la brique fondamentale, elle, l’assemblage de molécules avec lequel tout discours se construit, c’est la phrase.

Et ce qui la marque, c’est le point.

Tant que l’on n’est pas arrivé au point, la phrase n’est pas achevée. Et quand elle s’achève… elle finit !

On passe alors à une autre.

Ou on se tait.

C’est comme ça que, de phrase en phrase, de brique en brique, s’élève le mur – le propos.

*

 

À moins de s’imaginer que le propos d’un texte est un pan coulé tout d’une pièce – comme une haute et large paroi de ciment ou de béton –, le texte est donc composite.

Or un mur coulé d’un seul pan a pour caractéristique première d’être… immuable. À moins que l’on soit armé d’un marteau-piqueur ou de bâtons de dynamite, une fois fini de couler, les carottes sont irrémédiablement cuites : il est inamovible, sans souplesse, sans la moindre plasticité.

Donc ?

Donc… si l’on veut pouvoir travailler le mur, travailler la forme de ce qu’il y a à énoncer… il faut maîtriser ses constituantes fondamentales : les mots, et les phrases.

*

 

Les mots se travaillent sous deux aspects : le sens et la forme.

Le sens – le dictionnaire, la culture générale et la vie se chargent de l’éclairer.

La forme – la diction sert à la maîtriser. Et la pose à de voix permet (avec un peu de chance et énormément de travail) d’assurer sa perceptibilité par-delà la troisième rangée de la salle.

*

 

Mais la phrase ?!

Eh bien, de ce qui a été dit plus haut il découle que, pour la maîtriser, le premier élément d’elle dont il convient de s’assurer est… le point, qui la définit.

*

 

Essentiellement, parler sur une scène, c’est donc aligner les phrases.

PAS… se lancer dans mille deux cents phrases d’une traite, tout d’un bloc agrémenté de respirations et d’hésitations, et ponctué de rires ou de sanglots… mais une ! Une seule !

UNE À LA FOIS.

PUIS UNE AUTRE – QUI VIENT COMPLÉTER LA PREMIÈRE, L’ÉTOFFER, LA CONTREDIRE OU LA COMMENTER.

PUIS ENCORE UNE.

ET UNE AUTRE ENCORE.

UNE À LA FOIS !

*

 

Parler à la scène, c’est donc fondamentalement se rendre au point.

À UN point à la fois.

Puis au suivant.

Et si vous ne le pouvez pas… vous ne pouvez pas construire, moduler votre propos.

C’est aussi simple que ça.

*

 

Comme auteur, comme metteur en scène et comme acteur (sans même parler du rôle de spectateur qu’il m’arrive d’endosser), il m’a au fil des décennies été donné un nombre invraisemblable de fois de constater que bien des comédiens et des comédiennes considèrent effectivement qu’un texte vient d’une seule coulée ou peu s’en faut.

Libre à eux.

Mais je pense fort sérieusement que cette manière de concevoir le jeu dramatique hypothèque grandement la richesse de ce qui est donné à entendre sur les scènes.

Et c’est comme ça que, professeur, je me suis mis à élaborer petit à petit un trajet pour obliger les étudiants et étudiantes avec lesquels je travaille à apprendre… à faire leurs points.

Autrement dit : à leur enseigner (enfin !) à lire.

Pourquoi ?

Pour qu’ils aient éventuellement… le choix !

Le jour où ils seront à même de les faire, leurs points, où ils parviendront à les lire avec autant de précision qu’un pianiste identifie un sol ou un mi, et comprend sans avoir besoin d’une heure de méditation ce que signifie le tempo indiqué – et vous n’avez aucune sapristi d’idée d’à quel point c’est difficile à réaliser –, il leur appartiendra ou bien de les accuser, ou bien de varier à l’infini leur fermeté et leur prégnance, ou bien encore de jouer à leur guise de leur arrangement et de leur régularité.

Ce jour-là… et pas avant.

Pas plus qu’en musique on ne demandera à un jeune instrumentiste d’exécuter des variations sur un thème avant même de l’avoir  saisi.

Écoutez cet extrait :

Et à présent, essayez un peu de refaire chez vous l’impro de Mozart-Hulce (à partir de 7 min 30), en vous contentant d’être convaincu que vous, vous savez ce que c’est qu’une pièce de musique…

*

 

Je suis donc convaincu depuis longtemps qu’une des tâches les plus essentielles du prof de théâtre est d’enseigner à lire vraiment.

Vraiment… c’est-à-dire en commençant par décoder attentivement les signes portés sur la partition. Y compris, et peut-être surtout, ceux de la ponctuation.

Avant de chercher « Où ça s’en va ? »

Avant de chercher « Comment c’est bâti ? »

Avant de se demander « Comment diable vais-je m’y prendre pour avoir l’air brillant là-dedans ? » !

En se demandant, tout simplement : « Qu’est-ce qui est écrit sur la page ? » !

*

 

Le hic…

… c’est que si apprendre quelque chose de neuf, je veux dire l’apprendre à partir de zéro, peut se révéler ardu, ce l’est nettement moins, presque à tout coup, que d’avoir à RÉ-apprendre une chose que l’on a mal apprise au départ.

Pourquoi ?

Parce que DÉS-apprendre est presque impossible.

Ce qu’il faut, c’est APPRENDRE… autre chose qui en prendra la place.

En l’occurrence… à faire ses points.

Et je vous garantis que d’y parvenir dans une culture qui prétend privilégier le « Comment j’ me sens », c’est pas d’ la tarte !

*

 

Depuis le début de septembre c’est donc à cela que je me suis attaché dans un cours de Jeu qui m’a été confié.

Et vous ne pouvez pas vous imaginer l’exigence que cela pose, d’expliquer à 19 jeunes gens qu’ils doivent apprendre à regarder autrement la page posée devant eux, couverte de signes. Qu’ils doivent apprendre à la regarder comme si rien, sur elle, n’avait jamais croisé leur route. Afin de parvenir à en reconstruire une image, brin à brin, en eux !

Mais ils y vont.

Quelque étrange que l’entreprise puisse leur sembler.

*

 

C’est comme ça qu’après le cours d’aujourd’hui, il m’est venu l’idée du post que vous êtes en train de lire.

Pour leur dire :

Allez regarder les 3 extraits cinématographiques suivants.

Et écoutez-les bien, les copains !

Écoutez-les… totalement !

Écoutez-les, chacun, 10, 12, 25 fois s’il le faut.

Jusqu’à ce que ce que vous entendez ne soit plus une scène mais une construction sonore, une pure musique, par trois artistes époustouflants, chacun à sa manière.

*

 

Écoutez d’abord cette scène archi-connue du Cyrano de Rostand, par le merveilleux Depardieu.

Et admirez à quel point il en maîtrise la ponctuation en véritable virtuose – littéralement : comme un musicien de haut-calibre. C’est elle, la ponctuation, qui constitue le cœur-même de la scène : tout le reste, intentions, phrasé, mouvements physiques, respiration, découle d’elle.

Le décodage que nous avons commencé à travailler en classe, et qui vous fait refriser tous les neurones, non seulement il le maîtrise, mais il le transcende ! Un point, habituellement, c’est définitif : “J’ai fini !” Alors qu’une virgule, ça retrousse, ça dit “Attendez un peu, je ne suis pas encore arrivé au bout” – et pour peu qu’elle soit bien exécutée, l’attente pourra durer une demie-heure, s’il le faut, vous pourriez sortir vous acheter un café puis revenir, les auditeurs vous auront attendu ! Eh bien lui, Depardieu, il hausse toutes les valeurs d’un cran : dans toute la tirade du nez, il escamote presque les virgules – il se contente de moduler à leur passage –, l’usage habituel qui leur est réservé de découpage des éléments de la phrase, il l’accorde plutôt au point. Dans toute la tirade, les points deviennent des virgules. Et la valeur du point, il la rehausse aussi, en la réservant au seul aboutissement de son envolée : “… qui forment le mot sot !” – et encore une fois un peu plus loin : “Mais je ne permets pas qu’un autre me les serve !” C’est d’une clarté… parfaite ! À telle enseigne que le corps, lui, n’a plus qu’à suivre la musique ! Regardez-le bouger : il danse ! Il danse sur la musique du texte !

Tout le début de la tirade, il le transforme en cascade, en torrent… ça n’en finit plus… et on ne peut pas décrocher… une seule phrase titanesque… jusqu’au mot « Sot ». Cela tient presque du prodige. Il vogue sur le texte comme un surfer qui vous expliquerait à chaque instant la pression sous sa planche, l’adhérence de ses pieds sur elle, le souffle de l’océan et le vent dans son visage ! La vague, et la vague, et la vague – d’un découpage parfait, maîtrisée à la syllabe près…

Mais comment s’y prend-il ? Dans la première tirade, tout simplement en déplaçant la valeur du point qui permet de structurer son escalier ascendant : plutôt que de puncher la FIN d’une phrase, il punch l’ATTAQUE de la suivante en clamant le titre du nouveau segment : ” Agressif – Amical – Descriptif”. Peu importe, ici, qu’il ne respecte pas la règle dans toute sa littéralité : il peut se le permettre, parce qu’ IL LA POSSÈDE SUR LE BOUT DES DOIGTS – À L’ENDROIT, À L’ENVERS ET SU L’ TRAVERS.

Pensez à cet aspect de notre exercice, depuis dix jours, quand je vous fais suer à vous faire reprendre dix fois la première syllabe d’une phrase, pour vous obliger à ne pas l’escamoter, pour que vous attaquiez la phrase dès son premier son : si vous ne maîtrisez pas ça, vous pourrez pas sculpter en mots ce que Depardieu réussit là.

Imaginez un peu ce que c’est…  non pas d’être en train de l’écouter, mais d’être en train de dire ce que lui dit là !

Écoutez son trajet ! Vivez-le avec lui. Envoyez vos roomates acheter de la bouffe pour les chats, plaquez-vous des écouteurs sur les oreilles et dites-le à haute voix avec lui jusqu’à ce que vous ressentiez… non pas sa colère, mais son chant ! Non pas à quoi ça aboutit, mais là d’où ça part ! Écoutez en vous ce que ce parcours y dessine. C’est ça, c’est ce trait-là, qui est le fondement du travail de l’actrice et de l’acteur.

Écoutez !

Ensuite… nouvelle vague, jusqu’à « Qu’un autre me les serve ! »

Écoutez-le… comme vous écouteriez un pianiste !

« Je touche ! »

C’est ça que ça permet, savoir lire un texte !

*

 

Sur un tout autre mode, écoutez à présent cette scène avec le formidable Paul Meurisse.

Ici encore, écoutez la « partition » qu’il exécute !

Depardieu était orchestral. Meurisse, lui, se lance dans une sonate.

Tous ses commentaires et ses traits ironiques sont sans point – quand il les énonce, il laisse ses phrases ouvertes. Ses points, il les réserve à l’affirmation des éléments tangibles de l’enquête (“Qu’il avait faites.” – “Ils devaient être nombreux.” – “Alban.” – “La formule rituelle.”)

Croyez-vous qu’il parviendrait à une telle clarté dans la présentation de la multiplicité des enjeux qu’il évoque, s’il n’avait pas d’abord exécuté un travail de découpage de la ponctuation d’une précision de tous les tonnerres de Zeus ?!

Tapez le texte de la scène – et lisez-le.

Imaginez-vous que vous vous trouvez devant lui, ce texte, sans jamais l’avoir entendu auparavant.

Réalisez-vous la précision de son travail ?

Croyez-vous qu’il aurait pu parvenir à une pareille clarté de la ligne rien qu’en se demandant ce que sont les motivations de son personnage ?!

Jamais de la vie.

Le cœur de cette scène d’anthologie, c’est un travail d’orfèvre. À la virgule près !

 

*

 

À présent… le pompon !

Écoutez  Gary Oldman en Churchill !

Suivez le dessin de son chant ! Les volutes ! Les suspensions ! Les esquives ! La maîtrise !

Sa partition est par-fai-te-ment à sa main. Même pas besoin de comprendre l’anglais.

 

*

 

Et pour finir, réécoutez les trois extraits à la file, les yeux fermés.

Vous devriez comprendre qu’au cœur de leurs prestations, il y UNE chose !

La maîtrise du point.

 

Et ça… ça s’apprend.

Il suffit que quelqu’un vous ait dit que ça pouvait exister.

Puis que vous ayez travaillé comme des dingues.

Parce que ni ce que fait Depardieu, ni ce que fait Meurisse, ni ce que fait Oldman ne pousse dans les arbres !

Ce que c’est, vous devez le comprendre, bien entendu, le passage par cette étape est incontournable. Mais le BUT à atteindre… c’est de le FAIRE !

*

 

Tourlou.

 

(17 octobre 2018)

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