Nel mezzo del camin

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Commencé le 14 juillet 21 – 10h35

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Ce qu’il y a de terrible, quand on en arrive à exécrer la société d’où l’on vient et où l’on vit, c’est que, quel que soit le nombre d’individus qu’on y trouve aimables et attachants, intéressants ou éclairants, on perd l’envie de s’adresser à elle.

Ce texte-ci est un bon exemple.

J’aimerais l’écrire.

Mais à la seule pensée de l’achever et de le laisser circuler… la nausée me gagne.

C’est généralement, me dit-on, ce qu’il advient dans les groupes où les ordures, les individus les plus puants, en viennent à diriger le discours public.

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Bref.

Voici un début de texte.

Je sais où il irait.

Je sais quel voyage il proposerait.

Et je sais ce que son chant évoquerait.

Mais — à cause précisément de ce que je sais de lui — je n’ai aucune envie de l’achever et de devoir lutter contre la tentation d’ensuite l’effacer

Comme cela m’est arrivé tant de fois.

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Très très loin sur le chemin de ma vie

Faisant en esprit

Le tour de ce que j’ai appris

Au fil de mes jours,

Et haines et amours,

Ne sachant à présent

Où porter mes pas

 

Je me retrouvai devant l’entrée

Encadrée de pierre

Du grand cimetière

Qui, dans la ville d’où je viens,

Occupe en grande partie le sommet

D’une butte

Au pied de laquelle grouillent

Ceux que l’on appelle les vivants.

 

J’examinai l’arche grise

Ses larges piliers

L’épais fer forgé des deux battants grands ouverts

Par-delà elle et eux

Les alignements de pierres tombales

À l’infini

Les bosquets verdoyants

Les arbres qui bruissaient

L’éclat de mille fleurs

Et vives et fanées

Ou restai planté, tout bonnement

N’ayant nulle part où aller

Aucune tâche en attente

Pas de visites à l’agenda.

 

Un coup de klaxon me fit sursauter

Et bondir hors de l’étang de ma rêverie.

Un cortège funèbre

Était en attente

Dont la route était barrée par moi immobile

Je m’écartai

Et allais me remettre en marche

En direction de nulle part précisément

Lorsqu’un cri me fit derechef tressaillir.

 

Te voici enfin !

Tu y as mis le temps !

 

Qui donc venait de crier de la sorte ?

Et à qui s’était-il adressé ?

Je me retournai pour le voir

Et quel ne fut pas mon étonnement

De constater que la longue colonne

De voitures couleur de deuil

Le corbillard étincelant

Les landaus débordants de couronnes

L’enfilade de voitures de braves gens en larmes

Tout avait disparu

Remplacé par

Debout juste de l’autre côté de l’arche

Un homme seul

Qui regardait droit vers moi

Les traits éclairés par…

Par un immense sourire.

 

On ne dit pas bonjour ?

Me lança-t-il

Avec un air amusé…

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(à suivre… éventuellement)

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1er juin 2023

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