Jung – Récit d’un voyage sur les berges de la mort

24 novembre 2021

 

Il y a longtemps que ça ne m’était plus arrivé. Pas à ce point, je veux dire. Pas avec cette intensité.

Il fut une époque où le phénomène pouvait se produire presque chaque jour, des semaines durant.

De quoi s’agit-il ?

Tout simplement d’être habité par une question, un sujet, durant un long moment. Au point de ne plus pouvoir penser à quoi que ce soit d’autre sans que ce thème revienne sans cesse, sans prévenir, prendre le devant de la scène dans ma conscience.

Et puis que soudain… la vie m’envoie une, trois, quinze réponses en rafale. Une conversation entre deux inconnus, surprise dans le métro. Un passage d’un livre ouvert au hasard dans une librairie. Le gros titre d’un journal sur son stand, en attendant de payer chez le dépanneur. Un article de magazine dans la salle d’attente du dentiste. Peu importe qu’il s’agisse ou pas, en définitive, de simples hasards : ça répond, ça nourrit — et me met sur les rails d’un voyage intérieur, intellectuel, spirituel ou émotif qui depuis des jours ou des mois cherchait sa forme.

*

Cette fois-ci, le thème qui a doucement commencé à germer il y a quelques semaines déjà, à mesure que je m’acclimate à mon nouveau milieu de vie, est… la mort. Ou, plus précisément : ma mort.

Ne craignez rien (ou désolez-vous, c’est selon) : aucune menace sérieuse ne s’est annoncée ces derniers temps au sujet de ma santé, et je ne nourris aucune espèce de fantasme de me pendre ni dans ma salle de bain ni ailleurs. Simplement, j’ai maintenant dépassé le milieu de la soixantaine… une grande partie de ce que je souhaitais faire dans ma vie est accompli… et le sujet de la fin de mes jours me semble… eh bien oui… aller de soi.

Alors, je le laisse gambader dans ma tête, dans mes rêves, dans mes songeries. Parfois je m’attarde à tel ou tel écho qu’il provoque. Je suis surtout fasciné par les associations qui se tissent… dans tous les sens et à toute allure.

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Plus précisément, ces derniers jours, s’est mis à pointer la tête un vif désir d’écrire sur lui.

Mais écrire quoi ? Un essai ? Un long poème ? Un roman ? Une nouvelle ? Une pièce ? Une chanson ? Aucune idée.

Hier, j’ai même passé la journée à me dire – je vous le jure : 

Je vais publier une question sur Facebook, qui se lira en gros…

 

Dites donc, les amis / les amies,

Si quelqu’un vous disait « Je vais écrire sur la mort »…

…de quoi auriez-vous besoin que parle le texte annoncé ?

Tout au fond de vous, si vous écoutez la petite voix…

qu’est-ce qu’elle vous dit avoir besoin d’entendre sur le sort qui nous attend tous ? »

 

Mais je trouvais la formulation gnochonne et aucune autre ne me venait, alors j’ai laissé tomber.

*

Et puis cet après-midi, en me promenant sur Facebook sans rien chercher de particulier, tout à coup, paf : je tombe sur une question qui se lit, en gros « J’ai lu récemment un récit que le psychanalyste Carl Jung a fait d’un sien voyage dans la mort. Quelqu’un sait-il où je pourrais le retrouver ? »

Je fais ni une ni deux et lui réponds : « Mais oui. C’est dans son autobiographie, intitulée Ma Vie. »

Je le sais : ce bouquin-là a longtemps été en tête de liste des lectures les plus essentielles que j’ai faites, ex aequo avec L’Homme révolté de Camus.

J’entreprends même de lui photographier la couverture.

Puis, tant qu’à y être, les pages dans lesquelles Jung fait son récit.

Les voici.

Et moi… mon petit doigt me dit que j’ai ma réponse-point-de-départ.

*

Tous mes vœux à vous tous et toutes.

 

 

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