4 août 2022
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Classique d’entre les classiques : Le deuxième souffle de Jean-Pierre Melville, scénario de Melville et José Giovanni (d’après le roman éponyme de Giovanni) – 1966 – avec Paul Meurisse
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Ça ne sert à rien d’essayer de me le cacher : j’adore les histoires policières.
Oh, je ne les aime pas toutes – je trouve même la plupart ennuyantes à périr. Mais le risque d’ouvrir un nouveau bouquin vaut très largement le coup, puisque celles qui sont bonnes, elles… sont bonnes longtemps !
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Par-dessus le marché, j’ai depuis fort longtemps très très envie d’en écrire.
Mais je me retiens.
Par peur d’avoir à me mesurer à des maitres du genre comme Simenon, Christie, Connelly et bien d’autres, j’imagine.
D’ailleurs tenez. Parlant de Connelly, je viens tout juste de terminer la lecture de son petit dernier… épatant, mais au déroulement fort étrange : pendant toute la première moitié, on jurerait que l’auteur cherche son histoire. Mais comme il la cherche “de main de maitre”… le résultat est captivant.
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De nombreux répertoires-textes de mon ordi ressemblent à des poubelles ou à des bacs de recyclage : ils sont remplis de bouts de notes, de morceaux disparates de brouillons pour des projets jamais menés à terme pour des essais, des poèmes (enfer et damnation, que je suis mauvais !), des nouvelles, des pièces, des romans… et des histoires policières.
Dans cette dernière catégories, cherchant tout autre chose, tout à l’heure, j’ai ouvert deux vieux fichiers. Qui m’ont bien fait rire.
Deux amorces de romans policiers que je n’ai jamais écrits.
Qui me donneraient presque envie de m’y mettre.
Presque.
Mais juste pas assez…
Le premier…
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15 janvier 02
Idée de roman policier (trop lu de Heining Mankell, et trop aimé Le Deuxième souffle, sans doute…)
Belle journée d’été. Sur le Plateau, un homme dans la force de l’âge, rentrant chez lui, glisse dans l’escalier extérieur (il habite au 3e) et se casse le cou. Escalier extérieur tournant, du rdc au 2e – puis escalier intérieur menant aux deux logements du 3e. La police ne trouve qu’une seule chose : du liquide à vaisselle sur deux des marches (… et sur la rampe, vis-à-vis des marches ?). On n’y comprend rien.
Clé : ce n’était pas ce gars-là qui était visé, mais la vieille dame qui partage son palier en triangle.
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L’enquêteur se rendra compte que la veille de la mort du locataire, ce qui restait de savon à vaisselle chez la vieille dame avait disparu.
Il pense d’abord qu’on s’en est servi pour le crime, mais non. Pas la bonne couleur.
Le meurtrier voulait qu’elle s’en achète d’autre. Et que ça ait l’air d’un accident : la nouvelle bouteille aurait été percée, et le déversement aurait eu l’air d’un accident.
Comment comptait-il faire son coup, et qu’est-ce qui a foiré ?
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Qui est l’enquêteur : un quidam ? un policier ? Un journaliste ? Une bonne sœur ? Un acteur ? Un chômeur que les flics soupçonnent de seulement vouloir passer le temps en les embêtant ?
Le deuxième est daté de 2006
Et allez donc savoir pourquoi j’avais songé à lui donner comme titre “Demandez à mon fils”…
Oh, et juste au cas où vous iriez me soupçonner d’avoir caressé le projet de plagier : non, je n’avais ni lu Da Vinci Code, ni vu le film.
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Un vieux monsieur est retrouvé mort.
Un fasciste des années 30.
Enquête.
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Un policier d’expérience est debout, appuyé contre le cadre de la porte, et regarde dans la pièce. Voilà trois minutes que sur le souffle il répète les mêmes syllabes, encore et encore — à voix basse. De toute manière personne ne l’écoute.
— Ta-bar-nak…
Personne ne l’écoute, puisque deux des trois autres hommes présents dans l’appartement sont occupés à vomir — un dans les toilettes, le second dans le lavabo de la cuisine –, tandis que le troisième, aussitôt aperçue la scène est resté là, figé un peu en retrait derrière son supérieur, les deux yeux fermés de toutes ses forces.
— Ta-bar-nak.
Et il se détourne, entraîne à l’écart de la scène son assistant, en le tirant par la bras.
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Lundi 6 mars 06
Je ne sais pas ce que c’est — mais c’est extrêmement fort. Depuis hier matin: cette image d’un flic endurci qui reste pétrifié, estomaqué d’horreur en arrivant sur la scène d’un meurtre : un vieux bonhomme, nu, découpé en morceaux — les morceaux, à quelques centimètres les uns des autres, ont été disposés jusqu’à faire dessiner au cadavre le “bonhomme” de Léonard de Vinci : bras et jambes écartées. Le cercle, dans l’image, est tracé de sang.
C’est au salon, un grand salon double du Plateau. Tous les meubles ont été repoussés le long des murs, et recouverts de toiles blanches, le tapis roulé. Une mise en scène.
L’accolyte du détective, Mulawa.
Il me semble qu’il y a du politique, là-dedans.
Mais aussi une histoire de passion. Parallèle ? sous-entendue ? Je ne sais pas.
Mais la pression est forte en ciboire.
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Mardi 7 mars (Barbare)
Un universitaire qui a toujours tort ? [dès le premier livre, dix ont déjà été écrits]
POITRAS – un gay à couette. Psychologue ? Névrosé — pogné-gêné — qui s’excuse tout le temps. Mais qui est implacable ! Il trouve… d’erreur en erreur en erreur…
Pas Colombo, ni l’inspecteur névro (Titre ???)… il travaille “dans une coquille”. Sa folie lui est capitale.
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Inutile de vous creuser les méninges : l’inspecteur “névrosé” auquel celui que j’envisageais n’aurait pas ressemblé, c’était Monk.
Voilà ! C’est tout !
Bonne journée !