Un matin…

21 décembre 2022

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J’adore ces moments !

Me réveiller avec plein la tête une histoire complète – déjà écrite, pour ainsi dire – sauf qu’elle est construite en impressions de mouvements qu’il ne me reste qu’à traduire en mots – ce qui est un pur plaisir.

J’en ai tout de suite noté le point de départ pour ne pas le laisser échapper, au cas où il me prendrait l’envie de continuer.
Dans ce cas-ci, ça donnerait sans doute un roman.

Le début, donc. Et un tout premier jet, donc.

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Un matin – mais était-ce bien un matin ? allez donc savoir avec ces foutues histoires de rêves –, Jean-Sébastien Pomeroy s’éveilla dans un état et dans un environnement tellement étonnants que la chambre inconnue où il venait d’ouvrir les yeux disparut sitôt surgie quand, de terreur, il replongea illico dans les grandes profondeurs du sommeil dont il venait à peine d’émerger.

Elle n’avait pourtant pas eu grand-chose de surprenant, cette chambre entre-aperçue. Elle avait même été typique au point de faire bailler. En désordre fou où surnageaient ici et là une jambière et une lame de patin. Des affiches géantes de joueurs de hockey vedette punaiséees aux murs. Le petit lit étroit sur lequel il venait de passer la nuit n’avait été qu’un enchevêtrement de draps qui, dans la lumière grisâtre qui filtrait autour du store abaissé, avait eu l’air d’une montagne de crème fouettée. « J’ai faim », avait-il d’ailleurs compris à la vitesse de l’éclair. Une guitare électrique, dans un coin, sur son trépied, à laquelle il n’avait eu le temps que de jeter qu’un coup d’œil qui lui avait amplement suffit à se rappeler que « Bordel de chiottes, il faut vraiment que j’aille la porter chez Blinkvest – chez qui ?! – faire réparer la prise de l’ampli. »
Mais plus que tout, c’étaient… la voix, qui l’avait saisi — la voix, et… autre chose.
La voix, c’était celle d’une femme encore jeune qui l’appelait, il le savait, depuis le rez-de-chaussée de la maison – comment diable le savait-il ? Mais qui l’appelait surtout dans une langue dont il ne savait absolument pas laquelle elle pouvait bien être, et pourtant il la comprenait :
— Debout, Andrès, si tu veux avoir le temps de manger avant que le l’autobus arrive !
La voix… et le fait qu’il était en érection !

Il savait que cette voix était celle de sa mère.
Il comprit aussitôt que le corps qui était le sien à cet instant, sur ce lit, avait 18 ans à peine.

Et ce qui venait de le terroriser et, du même coup, de faire disparaitre la chambre c’était ce constat tout simple : « On ne se réveille pas bandé dans un corps de jeune athlète, à se faire appeler d’en bas par sa mère, quand on a 85 ans bien sonnés et qu’on ne digère plus le gluten ! »

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3 commentaires sur “Un matin…

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