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Riches, fertiles et envoûtantes furent donc ses nuits. Oh, certes.
Mais tout autant si ce n’est davantage encore bouleversantes.
Et toujours inattendues.
Lui aussi, comme nous tous, connut ces matins où l’on n’ouvre les yeux que pour aussitôt marmonner un juron du fait que le réveil nous prive de la suite d’une aventure qui nous plongeait dans le ravissement.
Mais soyons francs – qui donc d’entre nous, qui, en soulevant les paupières un matin de congé s’est enragé à la vitesse de l’éclair de se retrouver incapable de se rendormir sur le champ, privé de ce fait de découvrir tout de suite le chapitre à venir d’un livre qui dure depuis des années, page à page, nuit à nuit.
Combien de journées passa Jean-Sébastien Pomeroy à se morfondre, à se ronger les sangs dans l’attente de ce qui le guetterait la nuit venue en bordure des sentiers dessinant le plan de sa quête.
Dans quels replis des mondes se retrouverait-il sitôt le voile tiré ?
Et, même… dans quelle version de lui-même ouvrirait-il les yeux dans cet univers-là aussitôt qu’il les aurait clos dans celui-ci ?
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Car…
En ce qui eut trait aux parcours amoureux, cela commença donc par le constat d’une profonde insatisfaction, laquelle il n’aurait su se résoudre à reprocher à Paule.
Non, non, mille fois non, ce n’était pas sa faute à elle si l’amour vécu dans le monde des objets durs ne pouvait se révéler être qu’interminables tractations toujours à reprendre, jusqu’à total épuisement de l’émoi.
Cette difficulté comme toutes ses pareilles ne devait être vue que comme une invitation à reformuler l’énigme en termes inattendus.
Quelle meilleure manière d’y parvenir existait-il que… de vivre l’énigme de l’intérieur.
« L’amour est trop étroit dans le monde des jours ? Soit. Qu’appelles-tu donc la largeur ? » Et d’aussitôt ouvrir les yeux dans un rêve où le cœur qui lui battait dans la poitrine frappait si fort qu’il faisait résonner jusqu’au rocher sur lequel il se tenait debout.
« Le monde manque de couleurs, gémis-tu ? Mais qu’appelles-tu lumière ? » Et le soir-même entreprendre une tranche de son périple qui lui ferait découvrir une aube nouvelle derrière chaque tronc d’arbre croisé. Un coucher de soleil au fond de chacune des tasses qu’il porterait à ses lèvres.
« Regarde, mais regarde donc ! » lui hurlait chaque nuit la vie !
Et de contempler les mille et trois versions de l’univers, Jean-Sébastien Pomeroy ne se lassa jamais.
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« Marie. »
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